« Pendant la guerre, ils n’ont pas osé montrer le bout du nez. Tout n’était que poudre aux yeux afin que nous portions les fusils à leur place. Et vendredi, sans armes, nous descendions la rue. Eux étaient en embuscade avec des mitrailleuses, ils ont tiré et se sont repliés. Ce sont des bandits qui ont mis notre patrie en coupe réglée. Je n’ai rien de commun avec eux. Et j’aimerais savoir où tu en es. Réfléchis bien : comment obtiendrons-nous la paix si les cyniques qui nous considèrent comme leur propriété, leur bien héréditaire, se retrouvent en haut ? Te taire, c’est te rendre complice. »
Les deuxième et troisième tomes de Novembre 1918, écrits de début 1939 à mi-1940, Peuple trahi et Retour du front avaient été conçus comme un seul volume : où l’on découvre le Berlin de la misère et celui des profiteurs de guerre, des bourgeois insouciants, des petites et grandes canailles… ; ce sont aussi, entremêlées, grandes et petites manœuvres : au niveau des États, les affrontements autour du Traité de Versailles, qui décideront de l’avenir de l’Europe ; au niveau individuel, les engagements et trahisons, d’amour et de politique, prélude au dénouement sanglant du dernier tome.

> Lire le compte rendu de la conférence « L’Actualité politique d’Antigone à travers le roman d’Alfred Döblin Novembre 1918, une révolution allemande » organisé par l’Association orléanaise Guillaume Budé (22 novembre 2008)

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