Horrible et magnifique lucidité, don de la solitude devant la mort, je suis trop petit pour te contenir : je ne veux pas mourir et le mystère irrémédiable m’épouvante. J’ai vu la vie lors de ma permission et j’en garde un sou­venir adorable.

J’ai des appétits de joie immenses à satisfaire, mon capital de bonheur n’est pas amassé, je n’ai pas fait fortune, et ne sais rien qu’une chose : ce serait merveilleux si je pouvais en revenir.

Rêve inaccessible ! pourquoi t’ai-je entrevu ? Je dois mourir pour rien, idiotement, mourir comme je fais un demi-tour à droite, par discipline, en bon soldat qui exécute un ordre. Et la phrase du sergent Armand crie dans ma tête : « Les fils de fer sont tellement intacts que je n’ai pas vu le jour à travers. »

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