« Voici l’heure du discours de Rosa, son chant du cygne. Mais qu’a-t-elle donc ? Tous regardent ce petit bout de femme. Ils la regardent avec amour et émotion, même ceux qui ne sont pas d’accord avec elle. Ils savent qu’elle est la flamme qui brûle pour eux depuis des décennies. Elle est à présent épuisée, fragile. La prison l’a affaiblie. Elle parle, elle est dans son élément. Elle dit toute la vérité. Karl Liebknecht est assis parmi les délégués. La voix de Rosa Luxemburg résonne, claire et précise… »

En dehors de Berlin Alexanderplatz, toute l’oeuvre d’Alfred Döblin reste pratiquement à découvrir. Écrit en 1942 depuis un exil dont l’auteur ne peut espérer la fin tant le nazisme semble triompher, Karl et Rosa donne le dernier acte de l’évanouissement d’un espoir : que l’ordre ancien disparaisse avec la fin de la Grande Guerre. Personnages historiques et de fiction se croisent ici pour rendre le drame de l’écrasement de la révolution spartakiste, prélude funeste au siècle qui commençait.

> Lire le compte rendu de la conférence « L’Actualité politique d’Antigone à travers le roman d’Alfred Döblin Novembre 1918, une révolution allemande » organisé par l’Association orléanaise Guillaume Budé (22 novembre 2008)

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