« Membres des forces de police, pourquoi êtes-vous là ? Avez-vous entendu dire que nous sommes des adeptes du désordre ? C'est faux ! Qui raconte que nous croyons au chaos et au désordre ? Les capitalistes et les faiseurs de guerre, les promoteurs du chaos économique, les architectes du désordre mondial ! Ces mêmes hommes qui tiennent l'industrie, choisissent les présidents, nomment les juges, possèdent les journaux, dotent les universités. Chaque année, des milliers d'ouvriers meurent dans leurs mines et leurs usines. À chaque génération, les fils des ouvriers sont massacrés dans leurs guerres. Et ils nous accusent d'être violents ! Que les choses soient claires. La violence contre des innocents ? Jamais ! La violence contre l'oppresseur ? Toujours ! »

En suivant la vie d'Emma Goldmann, militante anarchiste américaine juive d'origine russe, cette piece en deux actes revient sur plus d'un demi-siècle d'histoire sociale : grèves ouvrières, utopies collectives, émancipation des femmes, amour libre... Cette résurgence est également pour l'auteur l'occasion d'invoquer ce qui tient pour lui d'un invariant anthropologique : la résistance de l'humanité à l'oppression et son goût immodéré pour la justice. La première mouture de cette pièce fut écrite en 1975 ; elle fut depuis régulièrement mise en scène à Boston, New York, puis à Londres et Tokyo ; et dernièrement encore à Montréal.

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